Avant/Après : Explosion de couleurs pour un deux-pièces parisien
Match parfait entre deux jeunes créatifs et un architecte prêt à oser dans un deux-pièces de 42 m² du 18e arrondissement
Lorsque ces trentenaires s’installent ensemble fin 2019, ils acquièrent un deux-pièces dans le quartier Damrémont Championnet, au premier étage d’un immeuble parisien années 30. L’espace mal optimisé ne les satisfait pas, aussi se mettent-ils en quête d’un professionnel de l’aménagement pour les épauler dans une rénovation intégrale. C’est sur Houzz, qu’ils repèrent leur architecte, Jean-Pierre Fuda, attirés par les visuels d’un de ses projets dont la mise en scène décalée faisait appel à de la céramique. « Les propriétaires sont des créatifs et recherchaient une signature particulière pour leur appartement. Ils avaient conscience de ce qu’un architecte pouvait leur apporter à cet égard, ainsi que pour les questions techniques qui se présentaient : isolation des murs extérieurs, chauffage, déplacement du compteur EDF, ventilation, nature douteuse des cloisons… », nous a confié l’architecte Jean-Pierre Fuda lors de la visite du bien.
Avant. Sis dans un immeuble des années trente, le deux-pièces de 42 m² traversant, donnait de chaque côté sur une petite rue du 18e arrondissement de Paris. Son plan initial était en étoile à partir de l’entrée centrale : à droite une cuisine fermée attenante au séjour, en face la salle d’eau, et à gauche les toilettes et la chambre.
Généralement apprécié, ce plan n’était pourtant pas optimal à bien des égards. « Il y avait un réel manque de proportions dans l’espace : 7 m² perdus à l’entrée, une cuisine boyau, un salon étriqué et peu lumineux, et une chambre de 13 m² trop grande formant un L à cause du volume imbriqué des toilettes », résume l’architecte.
Trouvez un architecte près de chez vous sur Houzz
Généralement apprécié, ce plan n’était pourtant pas optimal à bien des égards. « Il y avait un réel manque de proportions dans l’espace : 7 m² perdus à l’entrée, une cuisine boyau, un salon étriqué et peu lumineux, et une chambre de 13 m² trop grande formant un L à cause du volume imbriqué des toilettes », résume l’architecte.
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Après. Sans cloison porteuse, l’appartement se prêtait à être entièrement remodelé. Jean-Pierre Fuda a proposé de réduire l’entrée et de réagencer, de part et d’autre, les parties jour et nuit afin de mieux profiter des espaces.
Au niveau spatial, une demande particulière l’a guidé dans ses études, « le besoin d’intégrer deux bureaux personnels pour les propriétaires car madame peint et fait du graphisme tandis que monsieur s’adonne à la composition musicale ».
Au niveau spatial, une demande particulière l’a guidé dans ses études, « le besoin d’intégrer deux bureaux personnels pour les propriétaires car madame peint et fait du graphisme tandis que monsieur s’adonne à la composition musicale ».
Après. L’entrée a été drastiquement réduite et bien équipée pour offrir une meilleure fonctionnalité. Un meuble toute hauteur sur mesure en Valchromat, avec éclairage intégré, crée un sas et offre un bon nombre de rangements (dressing, rangement chaussures…).
Au centre, la banquette qui permet de s’asseoir pour se (dé)chausser, se prolonge en claustra et filtre la lumière naturelle provenant de la pièce de vie. Le traitement jaune du centre de ce meuble annonce l’univers gai que nous allons découvrir.
Au centre, la banquette qui permet de s’asseoir pour se (dé)chausser, se prolonge en claustra et filtre la lumière naturelle provenant de la pièce de vie. Le traitement jaune du centre de ce meuble annonce l’univers gai que nous allons découvrir.
Après. La surprise est de taille en entrant dans la pièce de vie ! Côté cuisine, des carreaux de faïence hexagonale habillent façon mosaïque le mur et le plafond dans une intense explosion de couleurs. Alors que ce projet a été pensé entre mars et mai 2020, soit en plein premier confinement dans un climat des plus anxiogènes, ces trentenaires et leur jeune architecte ont vécu la rencontre parfaite, celle qui leur a donné envie de faire pétiller leur « ruche ».
Carrelage coloré cuisine : Trapèze chez Normandy Ceramics ; carrelage sol : Collection Street de Desvres, coloris Light Grey ; peinture Wimborne White de Farrow & Ball
Carrelage coloré cuisine : Trapèze chez Normandy Ceramics ; carrelage sol : Collection Street de Desvres, coloris Light Grey ; peinture Wimborne White de Farrow & Ball
« Quoi de mieux que la couleur pour illuminer l’espace sans soleil de cette pièce orientée nord ? Nous voulions quelque chose de gai et sommes partis sur une gamme de couleurs chaudes que nous avons puisées dans la collection de Normandy Ceramics. Une fois la gamme chromatique trouvée, la forme des carreaux s’est imposée à nous et de là est née l’idée de la ruche. D’autant plus que cet espace petit contient un nombre impressionnant de fonctions ! », explique Jean-Pierre.
La cuisine a été pensée pour pouvoir cuisiner à deux confortablement avec 120 cm de recul. Le mobilier blanc et le plan de travail en stratifié façon béton proviennent de chez Ikea. Les éléments bas sont occupés par le four, le lave-vaisselle et le lave-linge.
Au sol, un carrelage effet béton d’une marque française tranche avec le plancher en chêne contrecollé installé par ailleurs. Un faux plafond sert également à marquer cet espace, de même qu’il a facilité l’installation de spots et permis le passage de toute la nouvelle installation d’électricité. « Seuls la chambre et le salon ont conservé toute la hauteur sous plafond », indique Jean-Pierre.
Plus de photos de petites cuisines étroites
Au sol, un carrelage effet béton d’une marque française tranche avec le plancher en chêne contrecollé installé par ailleurs. Un faux plafond sert également à marquer cet espace, de même qu’il a facilité l’installation de spots et permis le passage de toute la nouvelle installation d’électricité. « Seuls la chambre et le salon ont conservé toute la hauteur sous plafond », indique Jean-Pierre.
Plus de photos de petites cuisines étroites
Afin de gagner du rangement côté cuisine, le meuble/claustra d’entrée de 80 cm de profondeur a été agencé recto verso en fonction des besoins. La colonne la plus à gauche dissimule le combiné réfrigérateur, laissant disponible 20 cm de profondeur côté entrée pour créer des niches. La colonne de droite offre un placard toute hauteur de 20 cm de profondeur – ce qui a permis de dégager un dressing de 60 cm de profondeur côté entrée. Au centre, le placard se partage en deux profondeurs égales.
L’idée était de retrouver un volume de pièce de vie plus intéressant (21 m² après décloisonnement) sans avoir l’impression de vivre dans la cuisine. C’est dans cette optique qu’a été pensé cet autre meuble formant une semi-cloison multifonctionnelle entre la cuisine et le séjour. « La crédence en carreaux hexagonaux - dont l’un forme une étagère - s’appuie sur l’arrière du meuble TV. Des caissons Ikea plaqués en Valchromat créent du rangement supplémentaire pour la cuisine. Au dessus, un claustra permet de laisser passer la lumière et de limiter la vue entre les deux pièces », explique l’architecte.
Voici le meuble cloison côté séjour. De ce côté, il a été pensé comme un meuble télé (jusqu’à 42 pouces) et une bibliothèque. Les placages en Valchromat jaune et gris prolongent la palette chromatique de la cuisine.
Son effet déconstruit a été travaillé en cohérence avec le dessin de la mosaïque murale et dans l’optique d’intégrer des enceintes de part et d’autre du claustra, dont le son ne devait pas être bloqué.
« Pour l’anecdote, on a beaucoup rigolé avec la propriétaire parce que son conjoint tenait à ses enceintes alors que nous militions pour un mur uniquement en mosaïque. Celui-ci s’est démené pour trouver un modèle très qualitatif et relativement fin de la marque DALI. Des encastrables auraient été préférables mais hors de question de doubler la cloison et de perdre 15 cm sur 4 m (soit un demi mètre carré !) », se remémore l’architecte.
Son effet déconstruit a été travaillé en cohérence avec le dessin de la mosaïque murale et dans l’optique d’intégrer des enceintes de part et d’autre du claustra, dont le son ne devait pas être bloqué.
« Pour l’anecdote, on a beaucoup rigolé avec la propriétaire parce que son conjoint tenait à ses enceintes alors que nous militions pour un mur uniquement en mosaïque. Celui-ci s’est démené pour trouver un modèle très qualitatif et relativement fin de la marque DALI. Des encastrables auraient été préférables mais hors de question de doubler la cloison et de perdre 15 cm sur 4 m (soit un demi mètre carré !) », se remémore l’architecte.
Pour mettre à profit l’espace vacant entre le meuble d’entrée et la cuisine en L, une table ronde a pris place au bout du meuble-cloison. « On a choisi cette forme ronde pour tourner autour de manière fluide et pour caser jusqu’à quatre personnes à table. Le plateau en Valchromat a été découpé à la fraiseuse numérique chez Mon Atelier en ville, puis protégé par une plaque de verre découpée par le vitrier à peu de frais. Plutôt que d’acheter un pied dans le commerce, il a été improvisé sur le chantier en utilisant les chutes de Valchromat », poursuit Jean-Pierre.
Dans le séjour, un canapé et une table basse jouxtent le coin bureau du propriétaire. Il a été composé sur mesure en Valchromat gris et moutarde avec un plateau en verre allégeant l’emprise visuelle.
« Le propriétaire avait besoin d’un endroit pour mixer et composer. Depuis ce bureau aux formes volontairement déconstruites, jusqu’au meuble TV et au mur en mosaïque, nous avons passé des câbles spéciaux jusqu’aux enceintes sur le mur arrière de la cuisine. Nous avons même installé des attentes autour du canapé car il a l’intention de s’équiper en enceintes arrière pour regarder des films dans une ambiance sonore enveloppante », explique Jean-Pierre qui présente une appétence évidente pour les installations high-tech.
Appliques murales : Cattelani & Smith
« Le propriétaire avait besoin d’un endroit pour mixer et composer. Depuis ce bureau aux formes volontairement déconstruites, jusqu’au meuble TV et au mur en mosaïque, nous avons passé des câbles spéciaux jusqu’aux enceintes sur le mur arrière de la cuisine. Nous avons même installé des attentes autour du canapé car il a l’intention de s’équiper en enceintes arrière pour regarder des films dans une ambiance sonore enveloppante », explique Jean-Pierre qui présente une appétence évidente pour les installations high-tech.
Appliques murales : Cattelani & Smith
Modélisation 3D du séjour avant la réalisation finale
Ce dernier avait proposé d’intégrer discrètement un écran de vidéoprojection le long du faux plafond de la cuisine mais le jeune couple, ne l’a pas validé pour une question de budget, pas plus que les étagères au dessin original qui devaient venir parer artistiquement le coin du bureau dans le premier dessin du pro.
Ce dernier avait proposé d’intégrer discrètement un écran de vidéoprojection le long du faux plafond de la cuisine mais le jeune couple, ne l’a pas validé pour une question de budget, pas plus que les étagères au dessin original qui devaient venir parer artistiquement le coin du bureau dans le premier dessin du pro.
Photo © Agnès Boitel - Un toit et vous
Avant. Dans la chambre d’origine de 13 m², soit une grande pièce pour un appartement de cette taille, un élément surprenant rebutait le couple. « Il y avait un coffrage en arche qui descendait bas au-dessus de la tête de lit. Il s’agissait de l’aération des toilettes qui traversait la chambre et débouchait sur une petite fenêtre invisible. Une vraie bizarrerie », affirme Jean-Pierre.
Avant. Dans la chambre d’origine de 13 m², soit une grande pièce pour un appartement de cette taille, un élément surprenant rebutait le couple. « Il y avait un coffrage en arche qui descendait bas au-dessus de la tête de lit. Il s’agissait de l’aération des toilettes qui traversait la chambre et débouchait sur une petite fenêtre invisible. Une vraie bizarrerie », affirme Jean-Pierre.
Après. La chambre a été réduite pour créer un second bureau, tout en restant confortable avec un lit de 160 cm et un dressing. Les toilettes et la salle d’eau ont gardé leur emplacement premier mais leurs accès ont été modifiés pour optimiser les mètres carrés.
« La petite pièce bureau n’est pas qu’un dégagement. Elle reste très fonctionnelle car les portes des pièces distribuées s’ouvrent dans les autres volumes. Ainsi la propriétaire peut mettre parterre ses papiers d’inspiration lorsqu’elle peint ou dessine », partage Jean-Pierre.
« La petite pièce bureau n’est pas qu’un dégagement. Elle reste très fonctionnelle car les portes des pièces distribuées s’ouvrent dans les autres volumes. Ainsi la propriétaire peut mettre parterre ses papiers d’inspiration lorsqu’elle peint ou dessine », partage Jean-Pierre.
Le bureau est éclairé en second jour par une grande verrière qui privatise la chambre. Elle a été réalisée sur place par un artisan serrurier, d’après les plans de l’architecte qui s’est laissé porter par une inspiration Mondrian. « Elle est en acier brut et la calamine a juste été fixée par un vernis incolore », précise-t-il.
Après. La tête de lit a été retournée et se trouve dorénavant du côté droit de la fenêtre. Une peinture d’un vert sauge doux rehausse cette pièce. « La propriétaire avait d’abord pensé à une autre couleur chaude comme du terracotta, mais après plusieurs dessins en 3D, les propriétaires ont préféré ce vert qui apporte une ambiance apaisante à leur “ruche” », se remémore Jean-Pierre.
Très créative, la propriétaire a ensuite orné sa tête de lit d’oiseaux en origami, de feuilles de ginko en papier coloré et d’un trophée de cerf stylisé. Cette ambiance très gaie crée une harmonie inspirée de la nature, prolongeant la floraison de printemps de la pièce de vie.
Peinture chambre : Breakfast Room Green chez Farrow & Ball ; Décorations tête de lit : Studio roof
Très créative, la propriétaire a ensuite orné sa tête de lit d’oiseaux en origami, de feuilles de ginko en papier coloré et d’un trophée de cerf stylisé. Cette ambiance très gaie crée une harmonie inspirée de la nature, prolongeant la floraison de printemps de la pièce de vie.
Peinture chambre : Breakfast Room Green chez Farrow & Ball ; Décorations tête de lit : Studio roof
Au pied du lit, le coffrage de l’aération des toilettes a été revu au plus juste pour dessiner un volume dressing, habilement éclairé par des spots. Les propriétaires ont opté pour une fermeture par un rideau pour ajouter un je-ne-sais-quoi de vaporeux dans l’espace.
Après. La salle d’eau a été légèrement réduite pour élargir le bureau sans faire fi d’une grande douche de 120 x 80 cm. Aucun espace n’a été perdu avec des niches dans la douche, encastrées dans le volume qui crée en verso une bibliothèque. « Tout a été doublé pour que la pièce soit bien au carré puis les éléments ont été calepinés en fonction du carrelage pour éviter au maximum les découpes », partage cet adepte du détail.
Carrelage mural vert : Cromatica vert anis de Revigres.pt ; carrelage anthracite : Collection Street de Desvres, coloris Light Grey
Carrelage mural vert : Cromatica vert anis de Revigres.pt ; carrelage anthracite : Collection Street de Desvres, coloris Light Grey
« Tout a été optimisé pour rendre chaque fonction de l’appartement la plus ergonomique possible et sans nécessité de venir charger l’espace par des meubles envahissants », conclut Jean-Pierre Fuda.
Les propriétaires ont quant à eux beaucoup apprécié l’intervention de leur architecte si l’on en croit le commentaire qu’ils ont laissé sur son profil : « Jean-pierre nous a aidés à réaliser notre cocon. Un appartement de 42 m² transformé en une vraie ruche chaleureuse, vivante, élégante et pleine de vie. Sa créativité, sa force visuelle, son esprit innovant ont rencontré nos envies, peurs, doutes et ont permis la réalisation de ce charmant chez-nous. Merci encore pour nous avoir aidés, épaulés, conseillés, beaucoup de verbe en “é”, mais un grand “grazie”. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Les propriétaires ont quant à eux beaucoup apprécié l’intervention de leur architecte si l’on en croit le commentaire qu’ils ont laissé sur son profil : « Jean-pierre nous a aidés à réaliser notre cocon. Un appartement de 42 m² transformé en une vraie ruche chaleureuse, vivante, élégante et pleine de vie. Sa créativité, sa force visuelle, son esprit innovant ont rencontré nos envies, peurs, doutes et ont permis la réalisation de ce charmant chez-nous. Merci encore pour nous avoir aidés, épaulés, conseillés, beaucoup de verbe en “é”, mais un grand “grazie”. »
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette rénovation ?
Qui vit ici : Un couple de trentenaires
Superficie : 42 m²
Emplacement : Paris 18e
Livraison du projet : décembre 2020
Durée des travaux : 6 mois
Architecte : Jean-Pierre Fuda, architecte HMONP, gérant de la société Locus Solus Architectures
Budget : 75 000 euros (travaux et agencement, hors honoraires)
Photos : © Jean-Pierre Fuda